Club photo du Mézinais : Du plaisir de l’authenticité au partage de la technique
Pour son vingtième anniversaire, le club photos multiplie les expositions. La traditionnelle expo de juin à la bibliothèque sera suivie à la rentrée d’une rétrospective de vingt ans de photo au cloître de Mézin.
Au Club Photo du Mézinais, le passage au numérique ne s’est jamais fait : depuis la création du club en 1999, on continue de photographier en argentique. Dans le labo du club, la chambre noire vibre toujours d’excitation au moment du déroulement de la pellicule et de la découverte des images au révélateur. De la prise de vue à l’encadrement, chaque pas a son importance, et c’est ce qui fait tout le charme des photos argentiques, cette imperfection artisanale qu’affectionnent les chasseurs d’images authentiques.
À chaque rentrée, un thème est défini pour l’exposition annuelle à la bibliothèque en juin. Toute l’année, une quinzaine de photographes amateurs sortent, visitent, observent, cherchent l’image qui représentera le mieux le thème retenu. Cette année, ils ont choisi de partir à la recherche des vieilles devantures, ces vitrines vides de vie aujourd’hui, qui évoquent à leur manière l’animation passée des lieux.
Présidente de l’association depuis 2000, Anne-Marie Bartharès accompagne les membres dans leur travail sur le regard et sur la technique de développement de la pellicule. Salariée de l’ESSOR, elle souligne le lien avec la structure mézinaise d’accueil des adultes en situation de handicap : l’ESAT a contribué au lancement de l’association et fait encore partie de ses partenaires, mais le Club Photo du Mézinais accueille surtout des membres de tous horizons, tous mûs par un même amour de la photographie sensible et parcimonieuse.
Les vingt expositions itinérantes réalisées par le club depuis sa fondation sont disponibles pour les lieux intéressés. En ce moment et jusqu’à la semaine prochaine, l’ESSOR accueille l’exposition commémorative de la guerre de 14-18 avec une mise en perspective des lieux et des gens d’hier et d’aujourd’hui.
Céline Larigaldie
Tom Piaï : « Ce que j’espère, c’est que les personnes qui regardent mes photos arrivent à y ressentir un message »
Jusqu’au 31 mai, la bibliothèque de Mézin expose les photographies de Tom Piaï, photographe lot-et-garonnais qui parcourt le monde à la recherche d’images marquantes de la planète d’aujourd’hui.
47Infos : Tom Piaï, pourquoi cette exposition de vos photographies à la bibliothèque de Mézin ?
Tom Piaï : J’ai été contacté par Sébastien Drian, bibliothécaire à Mézin, afin d’exposer mes photos sur l’Asie, en lien avec le nouvel an chinois qui est célébré cette année sur la commune. Pour moi, c’est l’occasion de faire voyager mes clichés pour les faire découvrir aux amateurs de photos et de voyages.
Que recherchez-vous dans vos clichés ?
T.P : Je fais beaucoup de portraits parce que j’aime aller à la rencontre des peuples indigènes, des villages ethniques et apprendre de leurs coutumes, traditions, culture… Je cherche à mettre en lumière ces personnes qui vivent avec des valeurs ancestrales et cherchent à les transmettre aux générations futures. Le problème étant qu’avec la mondialisation, l’exode des jeunes générations vers les villes pour trouver du travail, le déplacement des populations pour l’exploitation de leurs terres, les traditions de ces ethnies sont amenées à disparaître. Comme Jimmy Nelson ou Rehahn Croqueville, je souhaite faire connaître ces personnes et garder une trace de leur existence.
Du côté technique, je ne fais pas poser mes modèles, je passe du temps avec eux dans leur environnement et je les immortalise sur l’instant. Toutes mes photos sont prises à la lumière naturelle. J’essaie de transmettre des émotions à travers leurs expressions, le plus fidèlement possible.
Diriez-vous que vous êtes un photographe engagé, et pourquoi ?
T.P : J’ai des convictions envers la préservation de l’environnement et de la sauvegarde animale. J’emporte toujours des dons à distribuer aux populations locales. Plus particulièrement, je remplis mon sac de vêtements pour enfants, jouets et matériels médicaux que je distribue au gré de mon parcours. Voir leurs visages heureux est un moment unique.
Lorsque que je reviens en France, j’essaie de mettre en application les enseignements que j’ai pu tirer de mon voyage, en ce qui concerne la
surconsommation ou la tolérance. Ces peuples ethniques vivent de façon très ancestrale pour certains, et pourtant ils vivent heureux avec le peu de choses qu’ils ont. C’est important de s’en inspirer. Ce que j’espère, c’est que les personnes qui regardent mes photos arrivent à y ressentir un message.
Originaire de Moncrabeau, vous vivez aujourd’hui à Agen. Qu’est-ce qui vous ramène régulièrement aux sources, et qu’est-ce que vous aimez y retrouver ?
T.P : C’est ma famille. Je viens de la campagne avec ses traditions et j’essaie de garder cette ligne de conduite pour mon fils. J’aime retrouver ces espaces tranquilles, calmes et reposants qui me permettent d’observer la nature. Et puis comme tout bon Français, je suis attaché à mes racines. J’ai grandi dans le village de Moncrabeau, j’y garderai toujours de bons souvenirs.
Propos recueillis par Céline Larigaldie
Objectif « la photo pour tous » avec le club Images et Son
Après le succès de la première édition de son festival photo, le club « Images et son en Fumélois » renouvelle l’expérience du 28 juin au 14 juillet prochains. Comme l’an dernier, en amont de cette exposition au cœur de l’ancienne piscine Henri Cavallier, l’association organise un concours photo ouvert aux jeunes jusqu’à 25 ans.
Malgré le stress et l’ambitieux projet que s’était lancé le club « Images et Son en Fumélois », pour ses 30 ans, avec l’organisation d’un festival photo dans l’ancienne piscine du stade Henri Cavallier, l’événement fut couronné de succès. Plus de 1 400 visiteurs se sont succédés sur les quinze jours de la manifestation pour admirer les six expositions, participer aux trois formations et profiter de deux concerts inédits dans le bassin. « Vu le potentiel de l’événement, nous avons choisi de faire une 2e édition et de laisser grandir l’événement », se réjouit Dominique Creunet, le président du club « Images et Son en Fumélois ».
Un concours jeune
Ainsi, le concours photo précédent le festival est lui aussi renouvelé. Les candidats peuvent s’inscrire jusqu’au 31 mai et s’engagent à fourni 4 photographies couleur sur le thème de leur choix. Si l’an dernier les collégiens et lycéens avaient été sollicités, pour cette édition tous les jeunes jusqu’à 25 ans pourront y participer. Une volonté résolument tourné vers l’avenir de la photo au sens large : « Ce qui nous intéresse, c’est la réflexion et le regard avant la prise de photo. La bonne photo ce n’est pas la technique, c’est la prise de vue avant tout, souligne Dominique Creunet. Alors peu importe s’ils souhaitent utiliser leur portable ou un instamatic. Surtout qu’il y a des révolution en cours dans ce domaine et moi le premier je me mets à faire des photos avec mon portable. »
Corrélé à cette vision d’évolution technologique et l’envie de donner accès à la photographie à tout le monde, le concours est entièrement gratuit et doté d’un premier prix à 100€.
Une exposition photo sur l’usine de Fumel
Quant au festival en lui-même, sa deuxième édition est programmée du 28 juin au 14 juillet inclus, autour d’un programme éclectique, encore en construction. Parmi les quatre photographes invités cette année, trois ont déjà confirmé leur présence : Pierre Delaunay, Louie A Depaumes et le local, Michel Cambon. « Leur présence nous permet d’aborder différents thèmes comme le noir et blanc, la couleur, le cyanotype… », dévoile Dominique Creunet.
Le Club « Images et Son en Fumélois » proposera également une exposition qui s’annonce riche en émotions : « La dernière coulée », dernières photos prises dans l’usine de Fumel avant sa fermeture. Le programme sera complété par un concert en trois parties le 5 juillet au soir, avec le duo Pigments, un diaporama-concert et le groupe local Cacoustic.
Marina Paris
Pour participer au concours, inscription jusqu’au 31 mai par mail à photofumel@gmail.com ou au 06 62 98 13 14.