Xavier Denamur (à gauche) et Bernard Michel, deux amoureux des bons produits. Photo Agmonn Denamur
Lundi 19 juin à partir de 19h30, le documentaire « Zéro Phyto 100 % Bio » sera projeté en avant-première au Cap Cinéma d’Agen. Une projection-débat autour du « manger mieux » animée par Xavier Denamur, restaurateur parisien installé au Saumont, Daniel Geveart, vigneron bio, Bernard Michel, chef de la cantine d’Espiens et le réalisateur Guillaume Bodin.
« Zéro phyto, 100 % bio« , c’est une enquête passionnante tournée sur plusieurs communes françaises qui n’ont pas attendu l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2017, de la loi Labbé, interdisant l’utilisation de pesticides dans les espaces publics pour changer leurs pratiques. Le documentaire met en avant des entreprises, des communes, des agriculteurs ou encore des restaurateurs qui contribuent à l’amélioration de la qualité des repas servis dans les collectivités. Comme le dit le maire de Barjac (Gard) dans le documentaire, « nourrir, c’est aimer », alors pourquoi « lésiner » quand il s’agit de nourrir nos enfants ? Les populations des hôpitaux, des prisons, des écoles ou des maisons de retraite n’ont-elles pas droit à une alimentation saine et de qualité ?
Parmi les intervenants on retrouve également Xavier Denamur. Ce restaurateur parisien, devenu citoyen lot-et-garonnais, après avoir acheté une ferme au Saumont, ne s’éloigne jamais de la lutte qui l’a fait connaître, à savoir la guerre contre la « malbouffe ». Depuis 28 ans, à la tête de 5 restaurants à Paris, Xavier Denamur met un point d’honneur à cuisiner au maximum des produits frais, bio et lot-et-garonnais. Ses achats, il les fait en direct sur notre territoire. « Ce sont quatre palettes qui sont livrées toutes les semaines dans mes restaurants », souligne-t-il.
« Il faut de la transparence dans nos assiettes »
Conscient depuis longtemps de sa responsabilité en termes de santé publique, Xavier Denamur soutient que l’engagement doit être citoyen et surtout politique : « On ne doit pas abdiquer sur ce sujet. Il faut de la transparence dans nos assiettes et arrêter de faire des économies sur notre santé, car c’est de ça dont il est question ! »
Le restaurant, comme tous les intervenants du documentaire, ne livre pas de solutions toutes prêtes mais décrit plutôt les étapes qu’il a franchi : « Le 100 % bio, c’est l’étape ultime ! Déjà nous avons ramené des produits frais dans les cuisines. Après c’est toute une organisation, une logistique, un personnel à
changer. »
Un expérience qui montre que toutes les communes, tous les restaurants de collectivités ou non, quels que soient leur taille et leur couleur politique, peuvent changer leurs pratiques.
Preuve en est à la cantine d’Espiens, restaurant scolaire fréquenté par le fils de Xavier Namur. Le chef Bernard Michel, ancien restaurateur (20 ans à la tête d’un restaurant à Toulouse – Ndlr) n’a pas participé au documentaire de Guillaume Bodin, mais il fait figure d’exemple dans cet engagement. Le cuisinier affiche une transparence totale sur ses menus. Les parents savent exactement ce que mangent leurs enfants. « Je les invite même à venir cuisiner à la cantine », détaille-t-il.
Mais ce qui compte le plus pour Bernard Michel, c’est « l’amour du métier » et de la terre. En effet, le cuisinier a aussi son propre potager pour garnir en framboises, asperges, pêches, tomates, betteraves… les 30 assiettes qu’il sert tous les jours. « On s’étonne toujours de bien manger à la cantine, mais on trouve normal de mal y manger. C’est formidable », ironise-t-il. Et les enfants ne s’y trompent pas, la cantine peut être fière d’afficher zéro déchet.
Moins affirmé sur le bio que Xavier Denamur – « le bio, le bio… c’est bien mais si c’est pas bien produit, c’est pas bon et ça finit à la poubelle », soutient Bernard Michel – les discussions entre les deux hommes sont souvent agitées, mais tous les deux l’admettent, « c’est comme ça qu’on fait avancer les choses ! »
Marina Paris