L’ancien accueil de loisirs des Fontanelles devrait accueillir d’ici la fin de l’année le premier pôle dédié à l’autisme du Lot-et-Garonne.
« En France, 800 000 personnes sont touchées par l’autisme. Elles sont environ 3 000 en Lot-et-Garonne. Il y a trois catégories de prises en charges : celle des enfants s’est nettement améliorée grâce à la loi de 2005, celle des adolescents n’est pas formidable, et celle des adultes est bien plus compliquée en raison d’un manque d’accompagnement dans leur jeunesse et pour qui il n’existe pas beaucoup de solutions. » C’est de ce constat, dressé par Jean Eyssadier, administrateur général du groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) Autisme France, qu’est né ce projet unique en Lot-et-Garonne de pôle autisme, majoritairement consacré aux adultes.
Porté par le GCSMS Autisme France, la mairie et l’antenne Planète Autisme, le dossier, déjà présenté à l’Agence Régionale de Santé, doit être officiellement déposé courant avril, pour un recrutement de personnel en septembre et un début d’activité en fin d’année.
Des accompagnements essentiels
Laissés vides depuis le transfère de l’accueil de loisirs au site Nelson Mandela, la grande maison et le parc des Fontanelles présentent de multiples intérêts pour ce projet. En plus d’être rapidement opérationnel, l’espace disponible permet d’envisager trois axes d’accompagnement essentiels.
En premier, la mise en place d’un GEM, un groupement d’entraide mutuelle, qui n’est autre qu’une association d’usagers autistes adultes qui ont besoin d’accompagnement mais sont relativement autonomes et capables de prendre des décisions. Dans le même temps, une plateforme de répit sera mise en place. « Il est question de coordination et d’accompagnement à la guidance parentale, d’une aide aux aidants sur leurs droits, les dispositifs existants sur le territoire pouvant leur permettre d’obtenir un répit temporaire, explique Florence Bellenoue, directrice générale du GCSMS Autisme France. Et d’un accueil de jour permettant de souffler quelques heures mais aussi de faire des activités de plaisir avec les personnes autistes. Souvent, et malheureusement, la maladie a pris le dessus dans le quotidien. Ces moments de partage doivent permettre d’arrêter de faire face durant un temps donné. »
Enfin, à moyen terme, Jean Eyssadier envisage la création d’un centre de vacances. « Il y a beaucoup de familles monoparentales qui ne peuvent pas se le permettre. L’autisme ce sont des enfants qui ont des sommeils perturbés, qui hurlent en pleine nuit. ça complique le quotidien et ne permet pas d’envisager de partir dans un camping par exemple. »
Favoriser l’inclusion sociale
Deux notions clefs derrière ce projet : le répit et l’inclusion sociale. « Ce pôle sera un radar de proximité, poursuit Florence Bellenoue. La maladie poussent des familles à se renfermer et malheureusement des drames surviennent. » « L’offre répond à un besoin énorme. C’est un acte fondamental pour permettre à toutes ces personnes de vivre », souligne Jean Eyssadier ravit de voir se concrétiser petit à petit ce projet sur un site comme les Fontanelles, proche du centre-ville et donc d’une vie sociale. D’autant qu’il faut souvent faire face aux inquiétudes : « Toute forme de handicap doit être expliquée sinon elle fait peur et elle est considérée comme dangereuse. Mais quand des personnes autistes sont en milieu ordinaire, tout se passe mieux qu’on ne l’imagine. L’intégration est naturelle et se fait de manière bienveillante. »
Marina Paris