
La 24e édition du Tour de Lot-et-Garonne se déroule ce dimanche 15 avril, pour la quatrième année consécutive sur les routes de l’Albret, avec un départ fictif délocalisé à Condom, dans le Gers. Vingt-deux équipes de Division Nationale 2 s’élanceront à 12 heures. Le vainqueur devrait franchir la ligne d’arrivée à Mézin, entre 16 heures et 16h30. La veille, le comité d’organisation du Tour 47 organise le Défi 47. Vianne sera la ville hôte de la 2e édition de la cyclosportive.Derrière cet événement qui a vu le jour en 1953 à Fumel, se cache des femmes et des hommes passionnés, qui agissent bénévolement durant tout le week-end pour que chacun vive pleinement cette nouvelle édition du Tour de Lot-et-Garonne.
Un parrain d’exception
Après Laurent Brochard en 2017, Cyrille Guimard, celui qu’on surnomme « Le Druide », sera le parrain de la 23e édition du Tour de Lot-et-Garonne, manche de coupe de France de Division Nationale 2 et de sa cyclosportive le Défi 47. Figure emblématique du cyclisme français, Cyrille Guimard sera présent sur les routes de l’Albret et du Condomois ces 14 et 15 avril.
A 70 ans, Cyrille Guimard possède l’un des plus beaux palmarès du cyclisme français. Double champion de France (de vitesse en 1970 et de cyclo-cross en 1976), vainqueur des maillots par points et du combiné en 1971 sur le Tour d’Espagne, le Mariligérien dirige après sa carrière professionnelle les plus grands coureurs du Tour de France tels que Van Impe, Hinault ou encore Fignon. Son palmarès en tant que directeur sportif est impressionnant, avec, à son actif, 7 Tours de France, 4 Tours d’Italie et 1 Tour d’Espagne. Sa notoriété et ses victoires font de lui un des acteurs cyclistes les plus respectés du peloton. Consultant média et depuis juin 2017, il est sélectionneur de l’équipe de France masculine de cyclisme sur route.
47 Infos : Comment êtes-vous devenu le parrain de cette 23e édition ?
Cyrille Guimard : C’est une histoire simple : je connais Cathy (Gastou) car nous travaillons ensemble au conseil fédéral. Elle m’a demandé d’être le parrain de cette édition très naturellement, lors d’une discussion comme nous en avons tant d’autres. J’avais déjà été invité l’année dernière mais mon calendrier professionnel ne m’avait pas permis d’être présent. Cette fois, j’ai accepté.
En tant que sélectionneur de l’équipe de France masculine de cyclisme sur route, quel regard portez-vous sur le Tour de Lot-et-Garonne ?
C.G : C’est un parcours qui ne laisse aucune place à l’improvisation. Il est difficile, exigeant, très technique. Les coureurs devront être costauds et le jeu d’équipe performant pour en venir à bout. C’est une course qui pourrait révéler certains talents et potentiels. Ce type de course c’est l’anti-chambre des professionnels. Alors je viens comme parrain oui, mais aussi comme recruteur. Une sorte de déformation professionnelle : on a toujours un œil partout !
Aujourd’hui, il faut être très courageux pour organiser un tel événement, tant sur le plan administratif que financier, ou encore de l’implication personnelle, les risques pris, la sécurité, les conséquences que cela peut avoir, les relations publiques… Le Tour de Lot-et-Garonne est une belle épreuve à observer et à soutenir pour faire en sorte que le cyclisme se porte bien.
Le Tour sera précédé samedi par la cyclosportive, le Défi 47. Allez-vous vous y essayer ?
C.G : Oui, pour le plaisir ! Je vais m’inscrire pour les 88 kilomètres. Je ne suis pas trop en forme mais je tiens encore sur un vélo ! Sinon, je trouverais bien quelques coureurs pour me pousser jusqu’à l’arrivée (rires).
Est-ce la première fois que vous venez en Albret ?
C.G : J’ai bien dû courir dans le département et passer par l’Albret lors d’un Tour de France. Je n’en ai pas de souvenirs précis. Mais j’y ai un bon copain, Michel Perin qui habite Lavardac. J’espère le retrouver ce week-end sur le Tour de Lot-et-Garonne.
Propos recueillis par Marina Paris
« Sans les signaleurs, il n’y a pas de course »
Ils sont l’élément essentiel à la tenue du Tour de Lot-et-Garonne, les bénévoles et plus particulièrement les signaleurs. Encadrés et dirigés par Gérard Zaragoza, depuis cinq ans, ils seront une centaine sur les routes pour sécuriser le passage du peloton.
Président du club de Tonneins, affilié à la Fédération Française de Cyclisme, ancien kinésithérapeute libéral, profession qui lui a permis d’exercer au sein de l’équipe de France de cyclisme sur route et sur piste, ainsi qu’aux Jeux Olympiques d’Atlanta, Gérard Zaragoza s’occupe bénévolement depuis cinq ans du dispositif de sécurité du Tour de Lot-et-Garonne.
Pour cette 23e édition, se sont pas moins de 103 signaleurs bénévoles que Gérard Zaragoza répartis sur les 130 carrefours à protéger et anticiper le passage du peloton. Des passionnés, des anciens cyclistes, des licenciés… tous ont choisi de passer bénévolement leur week-end sur les routes de l’Albret. Répartis en binôme, chaque duo, une fois le peloton passé, doit rejoindre un nouveau point à sécuriser. « Sans les signaleurs, il n’y a pas de course », insiste Gérard Zaragoza dont la seule inquiétude est de voir au fil des années, la baisse du bénévolat. « Il faut chaque année enfoncer le clou pour que tout le monde suive. C’est beaucoup de soucis. On n’est jamais sûr du compte. Mais c’est tellement de plaisir, surtout quand la ligne d’arrivée est franchie sans qu’il n’y ait eu d’incident ! »
Une primeur nationale
Cette année, les signaleurs seront épaulés par cinq motards de la Gendarmerie Nationale. Et une nouveauté : la privatisation temporaire de la chaussée. Autrement dit, la route sera fermée, le temps du passage du peloton. « Une primeur nationale, se réjouit le coordinateur de la sécurité. Avant les cyclistes n’utilisaient que le côté droit de la route et devaient prendre les rond-points par la droite. Dimanche toute la route leur sera réservée. » Deux dispositifs qui viennent renforcer la sécurité et ainsi éviter les voitures qui seraient tentées de prendre la route à contre-sens ou les chauffards. Car l’incident c’est ce qu’ils redoutent tous. Alors chacun redouble de vigilance pour que la course soit belle. Ce qui ne fait aucun doute à Gérard Zaragoza : « Elle sera la première de la saison en Division Nationale 2. Les garçons seront motivés pour récolter les premiers points pour le classement. » Ne reste qu’à souhaiter que le beau soit de la partie.
M.P
Tout a commencé à Fumel !
Le Tour du Lot et Garonne, organisé par le VC Fumel et long de 170 kilomètres, a vu le succès d’André Lesca devant Jo Bianco, son équipier, les frères Pineau de Montauban et le Toulousain Barrère lors de sa première édition en 1953. Un an après en 1954, Louis Barrès de Toulouse lui succède sur un parcours de 225 kilomètres et en devançant dans l’ordre Dolhats, Sabbadini, Lesca et Bidart. La 3e édition se déroulera sur 180 kilomètres en partant une nouvelle fois de Fumel.
Relancé en 1996 par l’AS Passage jusqu’en 2004, puis repris par le Guidon Agenais de 2005 à 2012, le Tour de Lot-et-Garonne, épreuve ouverte aux coureurs élites, est depuis 2013 organisé par le Comité départemental de Lot-et- Garonne de la Fédération Française de Cyclisme, présidé par Philippe Lefèbvre. Un comité d’organisation avec à sa tête Catherine Gastou, arbitre internationale et présidente de la commission des commissaires de l’Union cycliste internationale, a été mis en place pour pérenniser cette épreuve nationale.
Pour sa 23e édition, le Tour de Lot-et-Garonne servira de support à la première manche de la Coupe de France des clubs de Division nationale 2. à ce titre, cette épreuve fait partie des meilleures épreuves amateurs labellisées par la Fédération Française de Cyclisme.