Faute de repreneurs, la boulangerie de Jean-Marie et Isabelle Conges a définitivement baissé le rideau fin juin, suivie quelques jours après par le bar Le Fical’Rock. La commune ne compte désormais plus aucun commerce en centre-bourg. Un paradoxe face à sa démographie croissante.
Trois ans après la fermeture de l’épicerie du village, les deux derniers commerces de la route Paris-Barèges ont définitivement fermé fin juin. Arrivés à l’âge de la retraite, Jean-Marie et Isabelle Conges n’ont pas réussi à trouver un repreneur pour leur boulangerie-pâtisserie et leurs trois employés. De son côté, faute d’une clientèle assez importante, le bar Le Fical’Rock a lui aussi été contraint d’arrêter son activité. Conséquence, au 30 juin dernier, Saint-Antoine de Ficalba et ses 715 habitants ne disposaient plus de commerces de proximité.
Un coup dur pour la commune déjà impactée lors de l’ouverture de la voie rapide. Et pourtant la situation de Saint-Antoine de Ficalba est, en bien des points, paradoxale. En effet, selon son maire, Bernard Ajon, « la démographie est en hausse, 98 enfants sont inscrits à l’école, des lotissements sont sortis de terre et plus de 2 000 véhicules passent chaque jour ». Mais, toujours selon l’élu, « Ces nouveaux habitants éloignés du centre-bourg ne font pas vivre Saint-Antoine, car leur vie active se fait à Villeneuve-sur-Lot ou Agen. A leurs yeux nous sommes un village dortoir ».
Maintenir un lien de proximité
Résigné, mais surtout « pragmatique », le maire ne se fait pas d’illusion sur l’installation de nouveaux commerces dans sa commune. « J’ai vu fermer 4 bars-restaurants. Bien sûr, j’aimerais qu’il y ait des projets mais il leur faut une assise économique solide. »
Alors, il a fallu réagir : une agence postale a été créée dès le mois de juillet pour parer à la fermeture du point poste assuré par la boulangerie, et un distributeur de pain installé, à côté de l’école, en partenariat avec Fleur de blé à Villeneuve-sur-Lot. Près de 60 baguettes y sont déposées chaque jour. Jean-Pierre, habitant de la commune depuis 30 ans vient désormais y prendre son pain, à regret : « Cela ne remplacera jamais la boulangerie et le lien social. »
Pour tenter de maintenir ce « lien », depuis août, une épicerie ambulante s’installe tous les jeudis soirs, rue de l’école (voir ci-dessous). Le conseil municipal débat également d’un possible rachat du local de l’épicerie, qui entrerait dans un projet global d’aménagement du centre bourg. « Et pourquoi pas attirer une enseigne multi-services. »
En attendant, même s’il ne s’agit pas d’un commerce, la commune se réjouit de l’arrivée d’un cabinet de médecine douce (réflexologie et acuponcture), prévu en octobre, « séduit par le faible loyer, sa proximité avec la RN21 et la présence de l’école ».
Une épicerie ambulante s’installe à côté de l’école
Jean-Jacques et Coralie Beurienn viennent de lancer leur activité d’épicerie ambulante. Une aubaine pour la commune qui a accepté leur venue tous les jeudis soirs sur la place en contre-bas de l’école.
Avec leur épicerie ambulante « Au bon vieux temps », Coralie et Jean-Jacques ont eu du flair. Déjà en place à Pujols et Sainte-Colombe, Coralie ex-ATSEM à l’école de Saint-Antoine savait que la boulangerie et le bar allaient fermer. Une évidence donc de proposer les services de sa nouvelle activité à sa commune. Depuis le mois d’août, père et fille positionnent donc leur camion bleu aux abords de l’école tous les jeudis de 16 heures à 19h30 et proposent fruits, légumes et charcuterie uniquement produits sur le Villeneuvois aux habitants de Saint-Antoine ravis de pouvoir se fournir directement dans leur village. Un sentiment partagé par Coralie et Jean-Jacques fiers d’apporter à nouveau un service de proximité à Saint-Antoine.