« Le sanglot long des violons de l’automne bercent mon cœur d’une langueur monotone », celle de la pensée attristée pour les jeunes militaires français disparus en opération de guerre, deux étaient du Lot-et-Garonne, et pour leurs familles et leurs proches frappés par le deuil.
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps chantait Brassens plaçant sa poésie un soir de novembre. Le climat, sa transition, son réchauffement deviennent une préoccupation dominante. Est-ce cela qui a inspiré l’histoire de la pluie de Jean-Louis Hue, je n’en sais rien, mais c’est savoureux. Je me souviens d’avoir vu mon grand oncle tapoter le baromètre pour suivre l’aiguille entre pluie et beau temps, conforter cette analyse, à la fiabilité très aléatoire, en observant le chat qui annonçait la pluie probable lorsqu’il passait avec grâce sa patte derrière l’oreille. Le vol bas des hirondelles annonçait avec certitude l’orage cher à Brassens. Mais nos amis les bêtes se mettent à l’abri de la pluie « à ne pas mettre un chien dehors », seules les grenouilles en sont béates de plaisir.
De Noé qui a permis de sauver les espèces embarquées dans son arche pour survivre au déluge à la chaîne météo, aux voix familières des chroniqueurs qui nous tiennent informés toutes les heures, nous parlons du temps qui fait.
La marquise de Sevigné épistolière connue exécrait le mauvais temps, écrivait à sa fille « après la pluie vient la pluie », ceci me fait penser au vert pays basque dont certains malicieux observateurs expliquent : « si on aperçoit la Rhune c’est qu’il pleuvra demain, si on ne l’aperçoit pas c’est qu’il pleut déjà ».
Mais le narrateur ne s’arrête pas là, il évoque la pluie qui influe le cours de l’histoire. Comment Napoléon rend la pluie responsable de sa défaite de Waterloo. Ou les révolutionnaires trempés jusqu’à la moelle au premier anniversaire du 14 juillet 1789, qui accusent le ciel de prendre le parti des aristocrates. Plus près de nous les premières sorties de François Hollande marquées par la pluie, qui l’aurait amené à s’exclamer « gouverner, c’est pleuvoir ».
Quarante épisodes tracent l’histoire de la pluie érudite, amusante et lumineuse, bref un livre qui coule de source.