Gilbert Dugoujon dans la plus pure tradition
Le pâtissier néracais Gilbert Dugoujon envisage de prendre sa retraite dans deux ans. D’ici là, il continuera de régaler petits et grands de ses spécialités traditionnelles et goûteuses. Pour les fêtes, il met un point d’honneur à contenter tous les amoureux de la bûche sous toutes ses formes. L’occasion de revenir sur la vie et la carrière d’un personnage local connu et reconnu pour la qualité de son travail.
Né à Nérac il y a un peu plus de soixante ans, Gilbert Dugoujon y a grandi et usé ses fonds de culottes sur les bancs de l’école communale. À dix-huit ans, il entamait son apprentissage chez M. Casal, pâtissier à Mézin, dans la petite boutique du 10 rue Gambetta. C’est là qu’il a appris le secret de la confection des cache-museaux et autres noix japonaises. À vingt-deux ans, Gilbert Dugoujon s’installe au 43 rue Gambetta à Nérac, dans la petite échoppe tout en bois où les normes d’hygiène lui semblent bien difficiles à respecter, notamment à cause du four à bois. Lorsqu’il traverse la rue en 1990 pour intégrer l’ancienne charcuterie, la boutique se mue en magasin de maquettes de train, tandis qu’il prend possession d’un local mieux adapté à ses besoins de pâtissier-confiseur-chocolatier-glacier.
Au fil du temps, Gilbert Dugoujon a installé sa renommée, basée sur une pâtisserie « légère » comme il la décrit dans un éclat de rire, à la crème au beurre, au lait frais et aux œufs fermiers. « Ici, pas de surgelés, pas de tape-à-l’œil ! » s’amuse-t-il à commenter. Ses chocolats sont faits maison pour la plupart, comme le D’Artagnan de Marie, ganache au vieil Armagnac de 1942, que son grand-père avait rapporté de la cave de Mézin. Son savoir-faire, il souhaiterait le transmettre avant de partir à la retraite, mais « les normes actuelles sont trop contraignantes, le petit commerce se perd à cause de ça, c’est trop difficile pour un jeune de s’installer aujourd’hui ! » Et il précise qu’une fois sa boutique fermée, contrairement à son alter ego M. Garnier, il arrêtera définitivement la pâtisserie pour se consacrer au jardinage et à une multitude d’activités dont il rêve pour l’instant.
L’occasion se présente donc pour l’avant-dernière fois de déguster une bûche de chez Dugoujon ce Noël. À la pulpe de fruit, à la crème pâtissière, glacée, façon vacherin ou omelette norvégienne : une chose est sûre, il vaut mieux la réserver pour être sûr de pouvoir la mettre à son menu de Noël !
Céline Larigaldie
Pâtisserie-chocolaterie Dugoujon, 62 rue Gambetta à Nérac. Contact : 05 53 65 26 34.
Carole Gaye : de l’Or Noir au bout des doigts !
Au carrefour de la gourmandise, Carole Gaye a emprunté la voie chocolatée pour délecter les palais les plus délicats. Des créations artisanales et originales à dévorer du regard avant leur mise en bouche.
Envie d’un nouveau sac à main mesdames ? Carole Gaye peut le confectionner pour vous, à un petit détail près… elle n’est pas maroquinière mais… chocolatière ! « Cela fait quatre ans que je fabrique du chocolat, explique-t-elle. C’est mon beau-père, boulanger-pâtissier qui m’a transmis son savoir-faire ! » Celle qui se décrit comme « une grosse gourmande » confectionne, dans son laboratoire à Bajamont, de nombreux sujets originaux : hotte chocolatée, des traîneaux, des bateaux, des horloges, des masques, des cornes d’abondance, des accessoires (sacs à main, escarpins), des créatures légendaires (Licorne) mais également des héros mythologiques (Vénus, Apollon, Pégase…)… des œuvres d’art empreintes d’originalité qui séduisent hommes, femmes, enfants, tous âges confondus ! « Je me laisse guider par mon imagination et mes émotions. Noël c’est la magie, le partage et l’échange, sourit Carole. Les petits Père Noël que je fabrique, on peut les mettre à table et voir l’éclat de joie dans les yeux des gens, c’est formidable ! »
Des créations « chaussées » de succès
Cette année, la chocolatière a vendu ses créations sur de nombreux marchés. A Foulayronnes, chaussures et sacs à main ont remporté un franc succès, surtout auprès des 20-40 ans. « A Astaffort, un homme m’a pris tous mes Père Noël ! Et à Laroque-Timbaut, mes six chalets en chocolat ont été vendus en dix minutes ! Mes chaussures partent aussi comme des petits pains ! J’ai même dû en refondre la nuit ! » A cette collection s’ajoutent des chaussures pour homme style années 60 et les traditionnels ballons de rugby ou de foot.
Pour passer commande, il suffit de la contacter par téléphone et de venir récupérer les sujets à son domicile. « Je n’ai pas une grosse production et pas de place pour du rayonnage. Je travaille par saison, Noël et Pâques, avec quelques demandes au coup par coup le reste de l’année. Pour ouvrir une boutique physique, il faudra voir. Pourquoi pas une en ligne. » En attendant, la valse chocolatée de Carole fait tourbillonner les papilles jusqu’au vertige du sens… gustatif pour ces fêtes de fin d’année !
Véronique David
Tél. : 06 99 06 38 23 / Courriel : choco.caro@hotmail.com
Les traditions belges s’invitent à Noël
Alain Bemal, boulanger belge installé à Anthé depuis 2004, propose une boulangerie traditionnelle et rustique, avec des pains cuits au feu de bois et des spécialités belges. Pour les fêtes, il réalise des cougnous, brioches belges (bien sûr) très gourmandes, qui régalent les nombreux expatriés installés dans le secteur et la clientèle locale.
C’est une adresse que seuls les initiés peuvent vous indiquer. En empruntant le chemin du lieu-dit Cantagrel bas, au cœur de la forêt longeant la D656, une maison apparaît soudain, au milieu d’un immense plateau lumineux, dégagé de tout arbre. Ici, se trouve la boulangerie « Le chant du pain », certainement l’une des plus surprenantes du département, et qui attire une clientèle locale nombreuse, déjà conquise par les spécialités boulangères de son propriétaire, Alain Bemal. Le boulanger d’origine belge s’est définitivement installé à Anthé en 2004, après avoir passé ses vacances dans le département durant plus de 30 ans. C’est au rez-de-chaussée de sa maison qu’il aménage son fournil aux allures rustiques et traditionnelles, d’où se dégage une agréable odeur de pain chaud. De campagne, aux céréales, à la châtaigne… tous les pains d’Alain Bemal sont pétris à la main et cuits au feu de bois, dans la plus pure tradition boulangère. Mais ce que viennent chercher les plus gourmands, ce sont les spécialités belges : la tarte au sucre, la cramique, brioche aux raisins secs ou encore le craquelin, brioche au sucre.
Avec les fêtes, la gamme d’Alain Bemal s’élargit avec un pain au citron et écorces confites et un autre au miel, noisettes et raisins secs, « parfait avec le fois gras », selon le boulanger. Et une spécialité ramenée tout droit de Belgique : le cougnou.
Une brioche « à manger avec du beurre »
Le cougnou, ou pain de Jésus, est une brioche à deux têtes, sur lequel le boulanger dispose une petite figurine en sucre représentant Jésus. « Je les fais venir directement de Belgique, tout comme le sucre nécessaire à l’élaboration de cette brioche », explique Alain Bemal. Il faut compter entre 4 et 5 heures de préparation pour cette spécialité boulangère de 250 grammes à 1 kilo, en fonction des commandes. Elle se compose de 400 grammes de beurre, 3 œufs frais et 70 grammes de sucre au kilo. « La tradition belge veut que les cougnous soient bénis la veille de la Saint-Nicolas et de Noël et mangés le lendemain au petit-déjeuner, avec du beurre pour améliorer la chose », rigole Alain Bemal.
Le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas, le boulanger a réalisé ses premiers cougnous pour le plus grand plaisir de ses clients et notamment la dizaine de couple belge installé à Anthé, sur les 200 habitants que compte le village.
M.P
Le chant du pain, lieu-dit Cantagrel bas à Anthé. Ouvert du lundi au samedi de 7h30 à 12h30 et 16h30 à 19h30, dimanche et jours fériés de 7h30 à 12h30. Fermé le mercredi. Pour passer commande : 06 25 90 88 31.