« Catastrophique », « triste record »… Malheureusement chaque été le phénomène des abandons se reproduit. Et cet année a été particulièrement difficile. Nationalement, la SPA n’a pas tardé à alerter sur la situation : les refuges sont saturés. L’association de protection animale enregistre une hausse des abandons de 20 % pour les chats et de 6,5 % pour les chiens, entre 2014 et 2017. Localement, les associations Quat’Pattes et Justine&Co ont été débordées et, avec l’arrivée de l’hiver, cherchent en urgence des familles d’accueil. Face à la situation, une nouvelle structure a vu le jour à Villeneuve-de-Mézin.
Plus de 200 chats récupérés par l’association Quat’Pattes
L’association de protection animale du Villeneuvois est en souffrance depuis cet été. Plus de 100 chats sont encore disponible à l’adoption alors que l’hiver arrive. Une situation jamais vue, qui pourrait mettre en péril l’association.
Il y a Oréo, Chance, Stella, Bandit, Obiwan, Olympe… en tout ils sont une centaine. Majoritairement des chatons, dont certains sont placés dans l’une des 25 familles d’accueil, à attendre patiemment d’être adoptés. La plupart ont été abandonnés cet été. Rien que d’y repenser, la présidente de l’association Quat’pattes, Odile Langoile, enrage : « ç’a été phénoménal. Nous avons récupéré plus de 200 chats ! » Et si l’association a déjà dépassé le nombre d’adoption de l’année dernière, en trouvant une famille à 250 de ses protégés, il n’est pas dit que les derniers arrivés trouvent un foyer avant l’hiver. Il va donc falloir chauffer les deux chatteries, installées au lieu-dit Astor Bas, à Bias. « Nous avons grand besoin de combustibles pour poêle à pétrole, sans odeur si possible, pour les chauffages d’appoint », interpelle Odile qui espère que l’hiver ne sera pas trop rude. Faute de quoi les dépenses de l’association pourraient, elles aussi, être phénoménales.
« L’association pourrait être en péril, alerte Carole, bénévole quasi-permanente, car chaque chat est également pucé, stérilisé et vacciné. Soit entre 120 et 170€ de dépense avancée par l’association. » Des frais qui, certes, sont remboursés par l’adoptant à hauteur de 150€ mais qui ne permettent pas à Quat’Pattes de dégager des bénéfices et de subvenir sans compter aux besoins de ses pensionnaires. « En faisant les comptes, nous avons 50 000€ de dépenses vétérinaires et 20 000€ de frais de fonctionnement. Et ça augmente tous les ans », précise la présidente.
Alors, c’est avec le coeur serré qu’Odile et la dizaine de membres actifs de Quat’Pattes ont pris une décision inédite. Ils n’accueilleront plus de chats jusqu’à ce que des places se libèrent dans les chatteries. « Quand un chat part, un autre arrive. Sans compter que les 60 chats encore à la fourrière, sont en attente de leur maître ou d’une association qui puisse les prendre. Mais nous ne pouvons pas tous les sauver », s’émeut la présidente.
« Nous sommes complètement dépassés »
Il y a 18 ans, lors de la création de Quat’Pattes, les chiens étaient majoritaires et ne tardaient pas à trouver une famille. Carole, déjà membre de l’association, recueillait quelques chats errants, jusqu’à il y a trois ans où il fût décidé de construire une chatterie, dans un ancien poulailler. « Très vite nous avons accueilli une centaine de chats que nous arrivions à faire adopter, raconte la bénévole. Et puis, d’un coup ç’a augmenté. Si bien que cette année nous sommes complètement dépassés ! » Cinq à six bénévoles supplémentaires seraient nécessaires pour nourrir les chats abandonnés, nettoyer les litières, s’occuper du standard… « Nous aurions aussi besoin d’artisans prêts à nous aider à remettre en état l’une des chatteries et le terrain », ajoute Odile.
« Le chat est devenu un objet de consommation »
L’association n’hésite pas à pointer du doigt les responsables de ces abandons et de cette prolifération. « Le chat est devenu un objet de consommation », dénonce Carole, qui en appelle à la responsabilité des propriétaires en leur demandant de faire stériliser leur chat. et rappelant que leur identification est obligatoire. L’achat d’un animal doit également être un acte réfléchis. « Il nous arrive de faire service après-vente, n’en revient toujours pas la bénévole. Les gens nous ramène un chat parce qu’il ne ronronne pas ou parce qu’ils ont pris un chaton, gratuitement sur un site, sans penser qu’il grimperait partout pour explorer ! » Les mairies ne sont pas en reste. Malgré l’aide financière de l’association nationale 30 Millions d’Amis pour des trappages et stérilisation, peu d’entre elles auraient agi, d’après Quat’Pattes, « pas très optimiste sur l’avenir ».
Heureusement, l’association se console avec l’arrivée récente de jeunes bénévoles. « Ils aiment les animaux et ces derniers leur rendent bien », sourit Odile. Même s’ils ne sont pas toujours présents, ils ont permis de créer une page Facebook sur laquelle vous pourrez peut-être trouver le chat de votre vie.
Marina Paris
Pour adopter : 06 81 61 51 76.
L’été laisse un goût amer à l’association Justine&Co
C’est avec anxiété que les bénévoles de l’association Justine&Co ont abordé la saison estivale et pour cause : cette année encore a été synonyme d’une hausse des abandons des animaux de compagnie.
« Cet été fut une véritable hécatombe », déplore Isabelle Miquel, vice présidente de Justine&Co. L’association créée en 2014 par Charlène Asquié a pour vocation de sensibiliser le public à faire identifier et stériliser leurs animaux et également de protéger et sauver ses derniers de situations, parfois, cruelles comme durant cette période estivale. « A deux reprises nous avons dû fermer toutes nos admissions. On s’est retrouvé face à des animaux lâchement abandonnés à leurs tristes sorts, dans la rue, dans les bois, dans les ordures…. On en a sauvé de la fourrière ou de situations cruelles. Si bien que nous avons dû en faire euthanasier certains dans une souffrance totale. Ça dénote un vrai mal être de la société », dénonce Isabelle alors que le seul but de l’association est de sauver les animaux « coûte que coûte » !
A la recherche de familles d’accueil
Cette saison estivale laisse donc un goût amer à l’association. « Nous sommes désabusés ! Tellement que certains bénévoles ont décidés de partir… », se désole la vice-présidente. Pour pouvoir continuer sa mission, l’association est en perpétuelle recherche de bénévoles et de familles d’accueil « disponibles et prêtes à accueillir un animal en souffrance, sensibles à ses besoins, l’amener voir le vétérinaire… », détaille la bénévole, consciente des contraintes de ce rôle.
Actuellement, la vingtaine de bénévoles actifs et les 19 familles d’accueil cherchent encore des foyers aimants pour 16 chatons, 17 chats et 2 chiens. « On rencontre et visite le lieu de vie des futurs propriétaires et si tout nous semble bon, l’animal sera vendu stérilisé, vacciné, identifié et déparasité », précise Isabelle.
A défaut de subvention, l’association compte sur les dons privés et participe à différentes manifestations. En décembre, elle organisera une grande tombola du nouvel an pour continuer à subvenir aux besoins des animaux.
Laurine Jacquot
Renseignements au 07 83 20 74 23 ou par mail à justineandco@hotmail.fr
« Les Pattes du Grand Vent », nouvelle terre d’accueil pour les animaux abandonnés
L’association « Les Pattes du Grand Vent », qui vient de voir le jour à Villeneuve-de-Mézin, accueille les animaux de compagnie et animaux de la ferme à la recherche d’une nouvelle famille.
Tout a commencé le jour où Cindy Lutz, agricultrice dans le Mézinais, a accueilli chez elle trois chiens pour lesquels l’association villeneuvoise Les Quat’Pattes cherchait une famille d’accueil. Offrir un toit à un animal,
« c’est rendre service, tout en se faisant plaisir ». Ainsi, Rocky, Orphée et Nasch ont rejoint Cannelle, le chien de la famille, avec toutefois une différence de taille : tous les frais liés à ces trois nouveaux compagnons étaient pris en charge par l’association.
Dans sa ferme, Cindy Lutz a le projet d’ouvrir bientôt une ferme pédagogique, aussi les animaux y sont les bienvenus. Mais quand d’un coup dix chatons sont arrivés, cherchant une famille d’accueil, la solution s’est imposée : à Villeneuve-de-Mézin, il y a de la place pour une nouvelle association dédiée à l’accueil des animaux de compagnie, tout comme à Villeneuve-sur-Lot. La ferme de Bouheben (Grands Vents en gascon – Ndlr), abrite donc désormais l’association fondée par Cindy et son amie Marie Rivière en septembre. Les animaux y sont de passage, le temps de trouver une famille d’accueil qui les hébergera, tandis que l’association prendra en charge les frais de nourriture, de litière, de soins vétérinaires ou de vermifuge.
Les deux jeunes femmes ont lancé un appel sur les réseaux sociaux afin de trouver des familles d’accueil, mais aussi des bénévoles qui souhaiteraient donner de leur temps et de leur énergie pour tout mettre en place et entretenir le site. Deux pièces sont d’ores et déjà dédiées aux animaux, mais les activités ne manquent pas à Bouheben. Des « journées caddie » seront organisées prochainement afin de faire appel à la générosité des gens et récolter croquettes et litières pour les petits protégés de l’association. Sept des dix chatons arrivés cet été cherchent encore leur future famille d’accueil.
Céline Larigaldie
Pour tout renseignement, contacter Cindy au 06 84 34 19 94 ou Marie au 06 87 83 25 59.