Face à la demande croissante d’un service traiteur respectant une éthique locale et les règles du circuit court, la Chambre d’Agriculture lançait en octobre dernier son concours Farm’Up. Résultat : sur une dizaine de candidats, trois éleveurs-producteurs ont été retenus pour constituer d’ici cet été les deux premières offres de traiteur-fermier du département.
Bastien Laboudie, installé en maraîchage bio à Couthures-sur-Garonne, et l’association de Jean Mella, éleveur de canards et d’oies à Montpezat d’Agenais, et de Laura Fontan, maraîchère et productrice de safran à Saint-Hilaire de Lusignan (son conjoint est en cours d’installation d’élevage de cochon gascon bio en plein air), ont été retenus pour devenir les premiers traiteurs-fermiers de Lot-et-Garonne.
Ce nouveau concept imaginé par la Chambre d’Agriculture voit le jour grâce au concours Farm’Up. « C’est une idée venue du terrain, explique Nathalie Roussille de la Chambre d’Agriculture. Nous avons un nombre grandissant de demandes pour l’organisation de repas avec des produits locaux. Jusqu’alors nous mobilisions notre réseau et différents agriculteurs en vente directe pour y répondre mais nous n’avions pas d’offre complète. »
Qualité et diversification
Le concours a permis de faire émerger deux projets, avec trois agriculteurs déjà aguerris par leur présence sur les marchés des Producteurs de Pays ou autres événements privés. « Quand on fait appel à un traiteur, en règle générale, on ne sait pas d’où viennent les produits », souligne Laura Fontan qui voit dans cette activité la possibilité de proposer des produits de qualité et d’assurer une traçabilité aux consommateurs. « Le contact avec les gens et leurs retours sur nos produits est très valorisants », ajoute son associé, Jean Mella. Bastien Laboudie y voit un autre intérêt : la diversification de leur activité. « Le traiteur peut servir de compensation lors d’années difficiles en production. Mais il faudra aussi accepter que nous ne pourront pas être en service traiteur 30 jours par mois. Nous sommes avant tout paysans. »
Tous les trois se sont engagés auprès de la Chambre d’Agriculture à ce que 50 % des préparations soient issues de leurs exploitations. Le reste du repas devant obligatoirement provenir de filières lot-et-garonnaises.
L’expertise de la Chambre en appui
De son côté, la Chambre s’est engagée à les accompagner étape par étape dans la concrétisation de leur projet, « pour un résultat clef en main ». « Produire un bon légume c’est ce qu’on sait faire. Mais le vendre ce n’est pas toujours évident. Sortir de sa ferme n’est pas évident non plus, souligne Bastien Laboudie. En choisissant de se présenter au concours, on est venu chercher une expertise. » Les techniciens de la Chambre d’Agriculture apporteront leurs compétences en termes de gestion, de formation, de commercialisation, de communication… Les collectivités, entreprises et particuliers auront ensuite le choix entre les deux activités, dont le lancement devrait officiellement avoir lieu début juillet pour l’inauguration des Marchés de Producteurs de Pays.
Marina Paris