Virignie Bournazel, propriétaire de l’écurie des collines à Pujols, a remporté avec l’équipe de France la Gobi Desert Cup. Cette course d’endurance équestre, qui s’est déroulée du 28 août au 6 septembre en Mongolie, attire des cavaliers du monde entier. Une expérience que Virginie n’oubliera jamais.
47 Infos : Vous êtes rentrées en France le 8 septembre après avoir parcouru 480 km en six jours dans le désert de Gobi, à dos de chevaux mongols. Une course remportée par l’équipe de France et à laquelle vous vous êtes classée 7e en individuel. Comment avez-vu vécu cette expérience ?

Virginie Bournazel : C’était sportif (rires) ! C’était un séjour exceptionnel en découverte. On en apprend beaucoup sur la manière de monter et d’éduquer les chevaux, qui est est très différente de la nôtre. Les Mongols élèvent des chevaux en extérieur tout au long de l’année et ils sont confrontés à des températures extrêmes allant de – 40°C l’hiver à + 40°C l’été, alors que les nos chevaux sont très pouponnés.
Tous les jours nous avions une monture différente. Il fallait s’adapter rapidement. J’ai eu la chance de monter un cheval przewalski, une race primaire considérée comme celle la plus proche des chevaux préhistoriques. C’est un petit cheval rustique, têtu et sauvage.
Cette course est aussi une belle façon de promouvoir la culture mongole, de soutenir les peuples mongols nomades et de leur permettre de vivre de leur métier d’éleveur de chevaux…
V.B : Les chevaux c’est toute leur vie ! Ils vivent non-stop avec eux, à la dure, dans le désert. À cinq ans, les enfants montent à cru et au galop. C’est impressionnant. Les Mongols étaient très fiers que des cavaliers du monde entier montent leur chevaux. C’est ce que tente de préserver la fondation Mongolian Horses and Nomad Foundation avec cette course. La grande partie de l’inscription revient à cette organisation et permet de faire vivre une trentaine de familles mongoles qui font de l’élevage. Avec l’équipe de France, nous avions également apporté quelques fournitures pour les enfants.
Qu’allez-vous retenir de cette semaine en Mongolie ?
V.B : C’était très riche humainement. Les Mongols ont été aux petits soins tout au long de l’aventure malgré les conditions dans lesquelles ils vivent et la barrière de la langue. ça fait relativiser sur notre vie quotidienne et notre confort.
Surtout il a régné un esprit de solidarité avec les autres cavaliers. Lors d’une étape, mon cheval s’est blessé et nous avons eu du mal à avancer. Un cavalier australien a fini le trajet avec moi et nous avons passé l’arrivée main dans la main. On est aussi resté en contact avec les équipes du Koweit, de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et des états-Unis. C’est l’expérience d’une vie pour tous les cavaliers.
Propos recueillis par Marina Paris